Les cycles Du riz
La matière première au centre du récit et baromètre du temps.
Afin de lié à la perfection la culture des terres et l’art de la sakéification, il est nécessaire de se conformer au rythme de la nature. Ainsi, une période de l’année est dédiée à chaque étape du processus. La fermentation du riz est incluse dans le cycle des saisons et n’en représente donc qu’une partie. La production de saké plus qu’une fin en soi, permet surtout de connecter les cycles, en assurant leur harmonieuse continuité.

Dès le printemps et avant la fin des premières gelés matinales, le sol sort de sa léthargie et requiert les premiers soins. Le travail de la terre débute alors que le saké fraichement pressé continu sa lente maturation. La structure du sol et sa composition sont minutieusement contrôlées et travaillées afin de permettre à la plante d’en exploiter toute la richesse.
Début mai les semences sont répandues dans les germoirs où elles passeront un mois à couvert. Les plants de quelques centimètres sont prêts pour le repiquage en juin, une étape qui mobilise toute l’équipe.
Relevés de données mensuelles, gestion de l’eau, pose de clôtures, création de rigoles pour homogénéiser l’eau dans les parcelles, taille des herbes sur le pourtour des rizières et surtout désherbage sont les activités quotidiennes des kurabitos agriculteurs.
Chaque phase de la croissance de la plante requiert des conditions idéales pour son bon développement. Un manque de pluie et des températures supérieures à 30 degrés le premier mois affecteront la taille et l’épaisseur des talles ainsi que leur division. A l’inverse, un fort ensoleillement est nécessaire en juillet et en août.
Le moment crucial de la floraison intervient fin août début septembre. Le vent et la pluie nuisent à la pollinisation impactant directement les rendements en grains. Selon la température de l’air, l’amidon contenu dans le grain sera plus ou moins soluble. Dans ce cas, c’est le rendement en saké qui est directement affecté.
Climat déterminant la pression des adventices ou la bonne maturation des grains ; typhons et insectes ravageurs sont autant de paramètres et de menaces qui,d’une année à l’autre, rendent les millésimes uniques.
C’est dans ce cycle et ses aléas que sont plongés les artisans du domaine durant plus de la moitié de l’année, jusqu’à la récolte à la fin du mois de septembre. Moment de vérité où le résultat des premières analyses donnera le ton pour la saison de brassage.
Ces cycles courts sont inclus dans le temps long, celui qui mène à l’expertise par l’agrégation des savoirs et de l’expérience car chaque année est différente et pleine de surprises.
C’est dans ce terreau que renait un patrimoine, celui d’un terroir du saké.